Gilles Chaillet, Lefranc, L'arme absolue, Tome 8, 1982, Page 11

Lefranc, 1982
L'arme absolue, Tome 8
Page 11
India ink on paper
42 x 30,5 cm ( 16,54 x 12,01 in )
Editor Casterman
Unsigned
id. 1144

Dans cette huitième aventure de Lefranc (la quatrième qu’il dessine après avoir pris le relais de Bob de Moor), Gilles Chaillet donne maintenant toute la mesure de son travail et de sa technique en bande dessinée, qui s’est encore améliorée grâce à son application sur sa série de Vasco. Des capacités qui tombe à point nommé, car après deux récits éloignés de la France (Opération Thor et L’Oasis), Jacques Martin livre avec « L’Arme absolue » son scénario sans doute le plus personnel, car il traite de son père disparu dans un accident d’avion, tout en renouant avec l’Alsace de son enfance. Pour Gilles Chaillet, le défi est de taille, car outre les considérations personnelles de Jacques Martin, la série renoue spatialement avec le cadre de l’album marquant de « La Grande Menace », que tous les lecteurs ont gardé en mémoire. Sauf que Gilles Chaillet peut maintenant donner toute la mesure de son dessin grâce à la technique du trois-bandes instaurée par Jacques Martin depuis lors, notamment via ses aventures d’Alix et de Jhen.

Dans ce climat plein de vieilles pierres et de décors soignés, le dessinateur livre une très belle planche originale, dédiée à la montée de la tension dans le récit. Après une première séquence introductive très dense, le temps est venu d’accélérer le tempo : caché, Lefranc épie puis mitraille une voiture suspecte grâce aux fameux « Polaroïd ». S’ensuit une filature discrète, et la planche se termine alors sur un château en ruine, qui rappelle bien entendu celui sous lequel Axel Borg avait caché son repaire dans La Grande Menace. Une habile mise en abyme, pour l’un des héros BD les plus populaires du Journal Tintin.