Miles Hyman - La Loterie, 2016, Page 35
La Loterie
Page 35
Charcoal on paper
45 x 30 cm ( 17,72 x 11,81 in )
Editor Casterman
Signed bottom right
id. 26054
En 2015, Miles Hyman choisit d’adapter en bande dessinée une nouvelle qui fit scandale aux Etats-Unis à sa sortie en 1948 : « La Loterie ». Son autrice Shirley Jackson n’est autre que la grand-mère de Myles Hyman, et elle est également considérée par Stephen King comme l’une des références de la littérature américaine. Le maître de l’horreur écrivit d’ailleurs une nouvelle en hommage à sa "Loterie".
Le propos de l’ouvrage est donc passionnant, et le magnifique trait de Miles Hyman convient parfaitement pour dépeindre cette Amérique profonde de l’après-guerre, comme cela avait été le cas pour les précédents Nuit de fureur, Le Dahlia noir, et les autres.
la puissance de la nouvelle vient de la façon dont l’action se déroule, cette tension qui monte inlassablement au fur et à mesure que l’on comprend qu’il va se passer quelque chose de terrible. Myles Hyman trouve donc des solutions visuelles pour varier les plans, donner des options d’angle et de distance aux lecteurs pour que cette adaptation en BD soit à la hauteur de la qualité de l’œuvre originale, comme il l’explique : « J’aime prendre mon temps, créer une atmosphère, donner de la profondeur aux lieux décrits, aux personnages... Pour La Loterie, je voulais surtout que le lecteur ou la lectrice ait l’impression de bien connaître l’endroit, qu’elle ou il se sente en quelque sorte "à la maison", avant même que la cérémonie ne commence. Il y a effectivement un long travail sur les documents de l’époque pour retrouver les vêtements, les détails de ce village agricole de l’Amérique profonde d’après-guerre. Ce qui frappe quand on visite les villages de la Nouvelle Angleterre, c’est la grande simplicité des formes, l’austérité des espaces et la volonté de réduire les décors au minimum. C’est l’héritage des Puritains et leurs descendants, les communautés Shaker et Quaker qui expliquent cela. Choisir cette mise en page un peu plus "dépouillée" que d’habitude me permettait d’aller jusqu’au bout de ce travail graphique que j’avais envie d’entamer sur le lieu, sur la foule et la culture américaine de cette région.»
Avec cette planche originale, Miles Hyman démontre qu’il n’est pas seulement un grand peintre, il détient également la capacité de réaliser des cadrages efficaces au service d’un récit construit tout en composant une atmosphère presque palpable.