André Franquin - Trombone illustré, 1977, Dessin de titre du n° 10 du supplément clandestin inséré dans le n° 2040 du journal Spirou du 16 juin 1977
Trombone illustré
Dessin de titre du n° 10 du supplément clandestin inséré dans le n° 2040 du journal Spirou du 16 juin 1977
India ink on paper
20,4 x 33,5 cm ( 7,87 x 12,99 in )
Unsigned
id. 10839
152153Le 17 mars 1977, un surprenant supplément de huit pages est encarté dans Spirou : Le Trombone illustré. Dans ce " journal dans le journal", on retrouve les signatures d?auteurs déjà bien connus des lecteurs, comme Roba, Jo-El Azara ou Raymond Macherot, mais on découvre également d?autres signatures encore jamais vues dans l?hebdomadaire, comme Serge Clerc, Mézières, F?murrr ou Tardi... La forme détonne, puisque Le Trombone illustré est imprimé comme un véritable journal, sur un papier différent et plié en deux au c?ur de Spirou. Mais ce qui marque le plus, c?est la liberté de ton de ce support complètement fou. Et pour cause : cet ovni est le fruit de l?imagination d?Yvan Delporte et André Franquin, qui se sentaient un peu à l?étroit dans leur cadre de jeu habituel. Ici, on s?adresse différemment aux lecteurs, on les sensibilise à l?écologie, on retrouve un vrai sens de la camaraderie grâce à une équipe resserrée autour de ces deux figures importantes de la Bande Dessinée. Si Charles Dupuis, l?éditeur, a accepté cette expérience qui durera jusqu?au 20 octobre 1979, c?est surtout pour faire plaisir à Franquin. Et c?est dans ces pages que naitront ses célèbres Idées noires.En France, les revues de Bande Dessinée pour adultes fleurissent, et Le Trombone illustré tend vers ce public. Graphiquement, c?est un espace d?expérimentation pour tout le monde, à commencer par Franquin, qui réalise chaque semaine un titre illustré différent, qui occupe une partie importante de la couverture ! Le plus captivant dans ce travail, c?est la manière dont son encrage suit au plus près son crayonné. La finesse de ses touches d?encre sur le papier est tout bonnement stupéfiante. Sur trente numéros, Franquin sera présent vingt-six fois au rendez-vous de la une. À chaque fois, tout change ! Avec une nouvelle typographie, le nom se transforme en un décor pour une foultitude de personnages que l?on retrouve d?une semaine à l?autre : l?évêque de la Mitre Railleuse, un grand-père qui semble habiter l?une des lettres O, un fumeur de plus en plus mal en point, un musicien et son trombone, deux enfants jouant à cache-cache, un oiseau, une petite fille et sa plante en pleine croissance... et même le Marsupilami. « Ces titres étaient vraiment faits à la patience. Et ils ne sont pas si amusants qu?on pourrait s?y attendre. C?est un de mes regrets ça, de ne pas avoir dessiné de titres plus humoristiques ». André Franquin était d?une modestie incroyable.