François Avril, un Breton d'adoption

1EPOK formidable, le webzine d'Anne Eveillard

15 juin 2021

"« Qui a deux maisons perd la raison », disait le proverbe de Rohmer en amorce des Nuits de la pleine lune. François Avril, lui, en a trois : un pied-à-terre à Paris - ville où il est né -, un atelier XXL à Bruxelles et une adresse en Bretagne. C'est dans cette-dernière que le dessinateur passe désormais la plupart de son temps. Pourtant, quand il est allé dans les Côtes d'Armor, pour la première fois voilà une trentaine d'années, c'était à reculons. A l'époque, il faisait plutôt du surf dans le Sud-Ouest. Il était « concentré sur les vagues », comme il dit. Mais en débarquant du côté de Perros-Guirec, il a été bluffé. « J'ai aimé tout de suite. » En particulier les paysages sauvages, landes, tourbières, falaises, mer, plages... qui changent d'allure et de couleurs au gré des vents et des marées. Depuis, il a ses habitudes à Port-Blanc. C'est là qu'il a vécu les périodes de confinement. Idéal pour dessiner. Le résultat de ce travail fait d'ailleurs l'objet d'une expo, sobrement intitulée Bretagne, à voir du 18 juin au 28 août 2021 à la galerie Huberty & Breyne, à Paris. Au programme : des créations au crayon, à la plume, des toiles, des lithographies et même des sculptures d'arbres. On est loin des dessins urbains de François Avril. Paris, New York ou Tokyo, c'était l'inspiration d'hier. Aujourd'hui, la nature l'attire. « Je deviens contemplatif. A 60 ans, je peux rester immobile à regarder la mer. »"

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