Le marché des planches de Bande Dessinée ne faiblit pas
1 juillet 2025
Un article de Daniel Cagnolati pour Aladin
Alain Huberty, de chez Huberty et Breyne est un expert et marchand belge qui gère une galerie à Bruxelles et deux à Paris, dont une dans la prestigieuse avenue Matignon. Son expérience est grande. Il organise régulièrement de grandes expositions et est le chef d'orchestre de ventes aux enchères prestigieuses dans les deux pays.
5 questions à Alain Huberty
Alain Huberty nous explique ce qui fait fondamentalement la valeur d'un dessin original de bande dessinée et donc les grands écarts de cote qui peuvent exister. Par cette leçon de choses, il remet l'église au milieu du village et coupe court aux idées de spéculation.
Comment se porte actuellement le marchédela BD, est-il toujours si fort ?
« Oui, le marché résiste bien. Non seulement les planches se vendent bien, mais les albums aussi, à condition que ces derniers soient dans un état impeccable, comme neuf. »
N'y a-t-il pas un côté spéculatif ?
« D'après ce que je constate, il s'agit plutôt de la madeleine de Proust. Les gens achètent ce qu'ils ont connu quand ils étaient jeunes. Je pense que mes clients aiment ce qu'ils acquièrent. Ils ne sont pas des spéculateurs. C'est mon opinion. »
Qu'est-ce qui détermine la valeur d'un dessin original, d'une planche ?
« Ce sont les réalisations des auteurs qui ont apporté quelquechose de neuf à a bande dessinée en leur temps, des auteurs qui ont été de vrais créateurs, pas des suiveurs. Il en est ainsi dans tous les arts.Ceux-là resteront par-delà les générations successives. En outre, les expositions,notamment celles des musées, comme la très importante qui s'est tenue à Beaubourg, contribuent à consacrer ces auteurs dans l'histoire du genre. Je pense qu'il en est un peu comme des ébénistes qui, lorsqu'ils sont reconnus dans les livres et les musées, voient leurs travaux prendre de la valeur. On trouve des dessins originaux d'auteurs anciens à partir de 100 euros. Ce sont des auteurs qui ne sont plus à la mode et qui n'ont pas été consacrés, qui se sont contentés d'être des suiveurs. Ce rôle, cette position,se retrouve aussi en peinture pour déterminer la valeur d'un étoile.»
Ne voyez-vous pas un autre critère quand même?
« Si. Les gens achètent ce qu'ils trouvent beaux. »
Pour la BD, la frontière entre les productions actuelles et les anciennes n'est-elle devenue ténue ? Et certains auteurs ne sont-ils pas aussi considérés comme des peintres contemporains, à l'instar d'Enki Billal ?
« Oui. Les amateurs achètent aussi bien des planches vieilles de cinquante ans que des actuelles. Quant aux créateurs de BD, ils peuvent être aussi des peintres. C'est le cas de François Avril, pour lequel nous organisons actuellement une exposition à Paris. De dessinateur de bande dessinée, il est devenu peintre. »
Un article de Daniel Cagnolati pour Aladin
Alain Huberty, de chez Huberty et Breyne est un expert et marchand belge qui gère une galerie à Bruxelles et deux à Paris, dont une dans la prestigieuse avenue Matignon. Son expérience est grande. Il organise régulièrement de grandes expositions et est le chef d'orchestre de ventes aux enchères prestigieuses dans les deux pays.
5 questions à Alain Huberty
Alain Huberty nous explique ce qui fait fondamentalement la valeur d'un dessin original de bande dessinée et donc les grands écarts de cote qui peuvent exister. Par cette leçon de choses, il remet l'église au milieu du village et coupe court aux idées de spéculation.
Comment se porte actuellement le marchédela BD, est-il toujours si fort ?
« Oui, le marché résiste bien. Non seulement les planches se vendent bien, mais les albums aussi, à condition que ces derniers soient dans un état impeccable, comme neuf. »
N'y a-t-il pas un côté spéculatif ?
« D'après ce que je constate, il s'agit plutôt de la madeleine de Proust. Les gens achètent ce qu'ils ont connu quand ils étaient jeunes. Je pense que mes clients aiment ce qu'ils acquièrent. Ils ne sont pas des spéculateurs. C'est mon opinion. »
Qu'est-ce qui détermine la valeur d'un dessin original, d'une planche ?
« Ce sont les réalisations des auteurs qui ont apporté quelquechose de neuf à a bande dessinée en leur temps, des auteurs qui ont été de vrais créateurs, pas des suiveurs. Il en est ainsi dans tous les arts.Ceux-là resteront par-delà les générations successives. En outre, les expositions,notamment celles des musées, comme la très importante qui s'est tenue à Beaubourg, contribuent à consacrer ces auteurs dans l'histoire du genre. Je pense qu'il en est un peu comme des ébénistes qui, lorsqu'ils sont reconnus dans les livres et les musées, voient leurs travaux prendre de la valeur. On trouve des dessins originaux d'auteurs anciens à partir de 100 euros. Ce sont des auteurs qui ne sont plus à la mode et qui n'ont pas été consacrés, qui se sont contentés d'être des suiveurs. Ce rôle, cette position,se retrouve aussi en peinture pour déterminer la valeur d'un étoile.»
Ne voyez-vous pas un autre critère quand même?
« Si. Les gens achètent ce qu'ils trouvent beaux. »
Pour la BD, la frontière entre les productions actuelles et les anciennes n'est-elle devenue ténue ? Et certains auteurs ne sont-ils pas aussi considérés comme des peintres contemporains, à l'instar d'Enki Billal ?
« Oui. Les amateurs achètent aussi bien des planches vieilles de cinquante ans que des actuelles. Quant aux créateurs de BD, ils peuvent être aussi des peintres. C'est le cas de François Avril, pour lequel nous organisons actuellement une exposition à Paris. De dessinateur de bande dessinée, il est devenu peintre. »