PARIS | CHAPON

27 septembre > 4 octobre 2025

Présentation

À l'occasion de la parution de son nouveau livre Maison close aux Éditions Anne Carrière nous avons le plaisir d'exposer à la galerie Huberty & Breyne, Paris | Chapon - 19, le travail de Maïa Mazaurette. 

- Commençons par un constat : le mot fantasme, aujourd'hui, ne fait plus fantasmer. Il est devenu un élément de langage marketing (pour vendre du parfum), un gimmick pour sondeurs (« les 10 fantasmes préférés des Français »), et même un repoussoir politique (le fantasme, c'est une désertion du réel). Malgré sa mauvaise réputation, je crois au fantasme. Plus précisément, je crois en sa force émancipatrice et protectrice.

L'érotisme, par essence, appartient à l'intime. On peut se masturber sur les fantasmes des autres, on peut même répéter ces gestes mécaniques pendant des années... mais on ne sera jamais réellement comblé. Parce que ces fantasmes ne sont pas les nôtres. La crise du désir n'est pas une fatalité. Il est temps de reprendre le contrôle sur nos fantasmes, et d'inventer un érotisme à visage humain : le vôtre.

Pour ouvrir cette voie, j'ai fait le choix de commencer par ma propre expérience. Je me suis demandé à quoi ressemblerait le rapport sexuel le plus désirable possible, selon mes propres termes et en tout égoïsme. Malgré tout, cette méthode m'a paru trop abstraite. On fait rapidement face à des limites quand on se projette dans un idéal. C'est pour cette raison que je me suis tournée vers une expérience de la pensée plus globale. Mes fantasmes méritaient un palais : leur nombre méritait bien des décors, leur diversité un large casting d'acteurs, leur subtilité un souci réel des matières, ambiances, lumières, sons. La méthode Maison Close prenait forme.

J'ai travaillé deux ans sur ma Maison. Je l'ai voulue aussi précise que possible, je l'ai pensée comme un essai graphique, parce que mon imaginaire érotique est essentiellement visuel. Au fil des discussions ou des rencontres, j'ajoute des pièces. Il y a des parties communes, mais pour la version que vous allez découvrir, pas d'oubliette, aucun grenier secret. Il fallait tout raconter, ou rien du tout. Si je demande aux autres d'être honnêtes avec leurs désirs, alors la moindre des choses, c'est de l'être tout autant.

À mesure que je remplissais mes carnets, les pages ont pris vie. J'ai pu répondre sans hésiter aux questions de mes partenaires, que ce soit sur mes envies ou mes limites. J'ai fait des meilleurs choix, plus précis et plus agréables. J'ai commencé à « voir » ma Maison lorsque j'interagissais avec des hommes (et même lorsque j'étais seule). 
J'ai bien conscience de la bizarrerie consistant à ouvrir à la visite ma maison, mais : 1) Va-t-on vraiment reprocher à une sexperte de parler de sexe ? et 2) Je tiens mon meilleur conseil rédactionnel du dramaturge américain Michael R. Jackson, un conseil qu'il a choisi d'écrire en majuscules : JUST TELL THE FUCKING TRUTH. 
Si les femmes se sont longtemps tues, et ont beaucoup menti, c'est moins par pudeur que parce qu'on ne voulait pas entendre ce qu'elles avaient à dire. Voici donc ma fucking vérité. -

Maïa MAZAURETTE

EXPOSITION
Du samedi 27 septembre
au samedi 4 octobre 2025

VERNISSAGE
Vendredi 26 septembre 2025
à 18h en présence de l'artiste

DÉDICACE
Samedi 27 septembre 2025
de 17h à 19h

PARIS | Chapon - 19
19 rue Chapon 75003 Paris
Mercredi > Vendredi 13h30 - 19h
Samedi 12h - 19h